Exposition temporaire 25/06/2019 – 24/12/2019
Alexandra David-Neel rappela, à la fin de sa vie, que le musée national des arts asiatiques – Guimet (MNAAG) de Paris, dédié aux arts de l’Asie et dont elle avait personnellement connu le fondateur, représentait toute sa jeunesse et ses « aspirations de débutante orientaliste ». En 1970, elle légua à celui-ci huit thangka (rouleaux peints), deux masques de danse rituelle, et toute sa bibliothèque tibétaine.
Le MNAAG a encouragé la labellisation « Musée de France », accordée à la Maison Alexandra David-Neel en 2016 et a signé en 2018 une convention avec la ville de Digne-les-Bains, renforçant une collaboration scientifique désormais bien établie.
Lors de ses voyages, Alexandra David-Neel ne cessa de collecter des livres, se nourrit de philosophies orientales et s’attacha à en transmettre le message, aussi bien pour le grand public que dans des cercles scientifiques.
Donnés, copiés par elle ou d’autres, achetés, complétés à mesure de ses trouvailles, ces ouvrages témoignent d’une démarche scientifique constante : rassembler des corpus de textes sur le bouddhisme, ses rituels, les prières, la méditation, la philosophie, mais également des biographies et oeuvres des grands savants.
Le fonds Alexandra David-Neel de la bibliothèque du MNAAG compte environ 450 titres d’ouvrages xylographiques et de manuscrits. On trouve notamment une version incomplète de L’épopée de Guésar, monument de la littérature épique tibétaine, qu’elle fut la première à faire connaître au public francophone.
Il a donc semblé tout naturel, pour cette première exposition temporaire, d’évoquer l’attachement d’Alexandra pour le MNAAG, où était née sa vocation, par la présentation de la plupart des oeuvres qu’elle lui légua, complétée par quatre peintures parmi les plus belles de la collection demeurée à Digne, ainsi que par un choix des ouvrages tibétains d’Alexandra conservés au MNAAG depuis 1970. Cet ensemble revient ainsi à la Maison Alexandra David-Neel pour la première fois depuis près de 50 ans.
Si la provenance exacte et les circonstances entourant les acquisitions des peintures par Alexandra nous demeurent inconnues, il semblerait que plusieurs thangka lui aient été offerts, lors de son séjour au Sikkim entre 1914 et 1916, par le supérieur du monastère de Lachen. D’autres furent peut-être acquis au monastère de Kumbum, à l’est du Tibet, entre 1918 et 1921.